Samedi soir, je me suis rendue à la magnifique Salle Wilfrid-Pelletier afin d’assister à la première de Das Rheingold un magnifique opéra composé par Richard Wagner. Cette oeuvre, qui dure 2 h 30 sans entracte représente un véritable marathon pour les artistes interprètes, j’étais vraiment curieuse de voir comment ils allaient survoler cet exercice périlleux.
Un synopsis enchanteur au goût de Seigneur des anneaux
« Ne pas trop m’engager dans l’achat de la maison de mes rêves », c’est l’une des leçons que j’ai pu tirer de Das Rheingold. En effet, Wotan, un dieu (interprété par Ryan Mckinny), a eu la merveilleuse idée de promettre sa belle-sœur en gage pour le paiement de son luxueux palais situé au sommet d’une montagne, supposé asseoir sa suprématie. Se rendant vite compte de sa mauvaise transaction, il propose de modifier l’entente en s’engageant à voler un puissant anneau d’or. Anneau composé d’or qui provenait des eaux du Rhin, et qui avait été volé au préalable par le nain difforme Alberich (interprété par Nathan Berg). Wotan finit par le dérober à son tour et le nain pas très heureux de cette issue, maudit tous ceux qui le porteront. Un anneau d’or maudit? Ça vous fait penser à quelque chose?
Vous ne vous trompez pas, « Der Ring des Nibelungen » (L’Anneau du Nibelung), composé par Richard Wagner, est composé de 4 grands opéras, à savoir « Das Rheingold (L’Or du Rhin) », « Die Walkure (La Valkyrie) », «Siegfried » et « Gotterdammerung (Le Crépuscule des dieux) et Das Rheingold, en particulier, forge son histoire autour de l’anneau maudit et fut donc une source d’inspiration du célébrissime Seigneur des anneaux.

Alors qu’est-ce que j’en ai pensé?
La réussite de ce spectacle réside dans le chant, le visuel et le jeu d’orchestre. Ryan Mckinny dans le rôle de Wotan a chanté et interprété le rôle avec une rare beauté et conviction. La soprano Aidan Ferguson était radieuse dans le rôle de son épouse Fricka. Toute la distribution était excellente, les chants ont survolé le vaste orchestre avec une aisance surprenante, j’y ai cru du début à la fin.
Fait non négligeable, il y a énormément de personnages : des dieux, des nains, des géants et j’en passe et des meilleurs, si bien que le spectateur n’a pas le temps de s’ennuyer. La mise en scène est surprenante, je ne m’attendais pas à autant de visuels. On y retrouve de belles images et d’autres sortant un peu de l’ordinaire, tel que l’écran utilisé pour représenter la communication entre Wotan et les géants ou le bleu-fleuve du début, avec un effet vague et seul l’orchestre jouant dans la pénombre.
En somme, j’ai eu la chance d’assister à un projet artistique ambitieux, interprété par d’excellents chanteurs d’opéra. Allez-y! Das Rheingold est actuellement à l’affiche jusqu’au 17 novembre prochain.
L’Opéra de Montréal
Vous n’avez pas pu voir Das Rheingold et ça vous déçoit? L’Opéra de Montréal présente plusieurs autres opéras fantastiques lors de sa saison 2018-2019. Rendez-vous sur le site Internet pour découvrir les prochains opéras : https://www.operademontreal.com/operas
Crédit photos : gracieuseté Yves Renaud