La première médiatique de la comédie musicale Hair se tenait lundi soir au Théâtre St-Denis. Étant l’un des événements à grand déploiement présenté dans le cadre du festival Juste pour rire cette année, cette adaptation de la comédie musicale unique en son genre, promettait de grandes choses avec le prolifique Serge Denoncourt à la mise en scène et à la traduction ainsi qu’une distribution de grand talent, dont Philippe Touzel et Éléonore Lagacé, accompagnés d’une vingtaine de musiciens et interprètes.
Gerome Ragni et James Rado sont les créateurs originaux du texte et des paroles de l’œuvre et sa musique a été imaginée par Galt MacDermot. L’histoire de Hair s’installe à la fin des années 60, aux États-Unis, où Claude Bukowski, être aux envies de liberté et de révolution, se voit devoir quitter sa vie ordinaire pour combattre au front dans le contexte de la guerre du Vietnam. Avant de faire son entrée au service de l’armée américaine, il se rend à New York. Claude fera alors la rencontre d’un groupe militant qui revendique la fin de la guerre, un monde plus doux et plus uni, en célébrant tous les plaisirs de la vie. C’est dans cet esprit rappelant la contre-culture des années 60, l’appel à l’espoir et au changement que Hair s’est créé.

Dans cette version de la comédie musicale dirigée par Denoncourt, l’enchaînement des numéros musicaux est rythmé et précis et laisse toute la place à la qualité des harmonies vocales et de l’interprétation des artistes. Le talent de chaque membre de la distribution est épatant et les arrangements raffinés et dynamiques haussent d’autant plus la qualité du spectacle. Bien que les polyvalents Philippe Touzel et Éléonore Lagacé brillent dans leurs rôles respectifs par la justesse de leur jeu et leur talent vocal hors du commun, on découvre des perles parmi la distribution, dont Sarah-Maude Desgagnés, Kevin Houle, Reginald Bellamy. Nico Archambault et d’autres fabuleux danseurs, dont Chad Concepcion et Lauri-Ann Lauzon, font également partie de la distribution et ajoutent énormément de couleur à la comédie musicale déjà éclatée et rafraîchissante.
Après son succès avec l’adaptation du classique Annie l’an dernier, Serge Denoncourt s’est entouré à nouveau du même groupe de créateurs, dont Wynn Holmes que l’on retrouve aux commandes des chorégraphies assistée de Nico Archambualt, Lorenzo Somma à la direction musicale et Katee Julien en charge de la supervision vocale.

Lors de cette soirée de première médiatique, alors que le spectacle arrivait à son point culminant, le Théâtre St-Denis s’est soudainement vu plongé dans la pénombre alors qu’une panne électrique a sévi dans les environs du Quartier Latin. Ce moment où l’on a senti le ciel s’abattre sur les interprètes qui étaient alors dans un élan créatif s’est toutefois manifesté comme un moment tout à fait unique. Alors que la salle en entier était plongée dans le noir et que les artistes étaient visiblement déstabilisés par l’incident, la foule a entonné Let the sunshine in, l’une des pièces phares de Hair, les spectateurs éclairant les artistes et la scène avec leurs téléphones cellulaires, ce qui a ensuite mené à une prestation a cappella de la même chanson, interprétée par la fabuleuse distribution. Ce moment unique a, quelques minutes plus tard, laissé place au retour de l’électricité dans le théâtre, et le spectacle a pu se terminer de façon tout à fait lumineuse et touchante.
Cette interprétation de Hair est franchement rafraîchissante et divertissante. C’est le parfait spectacle estival pour passer un bon moment en toute légèreté, tout en appréciant le niveau particulièrement élevé de la mise en scène et de la direction musicale. Hair est installée au Théâtre St-Denis pour une série de dates de représentations jusqu’au 23 juillet et s’adresse à un public de 13 ans et plus. Hair se produira par la suite à Québec, à la Salle Albert-Rousseau, en décembre 2023. Bon spectacle!