Avant des artistes comme Tina Turner ou même Beyoncé Knowles, il y avait Josephine Baker. Josephine, c’était la première grande vedette internationale afro-américaine, l’une des figures les plus remarquables du XXe siècle, mais surtout l’une de mes artistes préférées. Dans Josephine : A Musical Cabaret, cette comédie musicale biographique, actuellement à l’affiche du Centre Segal, vous assisterez à un spectacle éblouissant, mêlant le cabaret, le théâtre, le burlesque et la danse qui vous permettra d’en apprendre plus sur les différentes facettes de celle qui a su marquer son époque.
Qui es-tu Josephine?
Pour ceux d’entre vous qui ne le savent pas, Josephine Baker est née à Saint-Louis en 1906. Elle n’a connu qu’un succès modéré aux États-Unis, mais est devenue une grande vedette internationale après s’être installée en France au début des années 20. Josephine a joué aux côtés d’hommes blancs dans des comédies romantiques pendant les années 30, a eu de nombreux mariages interraciaux et de relations homosexuelles, et s’est d’ailleurs produite en tenue masculine avant que le terme « drag » n’apparaisse dans nos lexiques.
Elle a également été espionne pour la Résistance française, militante des droits civiques et mère de 12 enfants adoptés sur quatre continents, vous l’aurez compris, c’était une avant-gardiste. Son succès en France et en Europe lui a souvent permis de vivre librement sans l’oppression raciale de son pays d’origine, bien qu’elle n’ait jamais cessé d’aspirer à être acceptée en Amérique.
Qu’est-ce que j’en ai pensé?
Rien ne semblait pouvoir arrêter Josephine Baker. Elle était l’énergie à l’état pur et c’est cette énergie que je m’attendais à retrouver dans ce spectacle. Eh bien Josephine : A Musical Cabaret a su faire tout ça et bien plus encore, représenter le côté multifacette de l’artiste de façon à embarquer le public.
Cette comédie musicale permet un survol rapide des hauts et des bas de la carrière controversée de la star. Ses mariages, ses débuts à Broadway, sa longue carrière à Paris, qui a débuté lorsqu’elle a mis le feu en se produisant dans une simple jupe doublée de bananes, l’adoption de sa Rainbow Tribe et son adhésion au mouvement américain pour les droits civiques, en passant bien sûr par ses différents amants et son orientation sexuelle, avec petit clin d’œil à Frida Kahlo.
Rayonnante et charismatique, Tymisha Harris a su interpréter à la perfection cette femme complexe ayant transcendé sa couleur de peau, son époque et son sexe. En tant qu’artiste habile, elle offre au public une magnifique version de la fameuse danse de la banane (mon moment préféré), et nous a fait vivre de beaux moments à travers certains des titres phares de Josephine. Elle passe avec une certaine aisance de la jeune femme pétillante, Américaine fraîchement débarquée à Paris, à la diva plus sage qui a survécu à bien des épreuves. Josephine : A Musical Cabaret aborde toutes les étapes de sa vie avec légèreté et nous dresse le portrait d’une femme qui continue de fasciner les foules, j’ai adoré. À voir!
