Samedi soir, j’ai eu la chance d’assister à une représentation de la nouvelle création de Brigitte Poupart intitulée Jusqu’à ce qu’on meure à l’Arsenal Art Contemporain. Dans cette excellente pièce, le « quatrième mur » s’efface, la séparation spatiale entre le public et les interprètes disparaît, et tous deux occupent l’espace qui aurait traditionnellement été appelé « scène ».
Jusqu’à ce qu’on meure, un concept original
Le public d’aujourd’hui est avide d’expériences nouvelles, urbaines et authentiques, de prises de risque artistiques envahissant des espaces insolites et mettant de l’avant la proximité des spectateurs avec les artistes. La scénographie immersive permet d’assister plusieurs fois au spectacle sans pour autant revivre les mêmes émotions.
Reconnue pour ses mises en scène hors-norme et pluridisciplinaires qui décloisonnent et repoussent les limites des conventions en brisant le quatrième mur, Brigitte Poupart a réuni au sein de sa compagnie de fidèles collaborateurs et artistes pour former l’équipe de créateurs chevronnés, multidisciplinaires et au rayonnement international, pour créer Jusqu’à ce qu’on meure.
Ce spectacle invite le public à une expérience théâtrale et déambulatoire hors norme, permettant de parcourir les différentes scènes du spectacle dispersées dans l’espace et dans certains cas, de suivre les artistes. C’est également une histoire qui se vit à rebours, c’est-à-dire que la fin du spectacle est en fait, le début de l’histoire.
Qu’est-ce que j’en ai pensé?
Jusqu’à ce qu’on meure ne se déroule pas dans une salle traditionnelle, mais plutôt dans un des hangars d’Arsenal Art Contemporain, ça nous plonge donc d’emblée dans le contexte de l’histoire. Dans ce spectacle, le terme « participatif » prend tout son sens, nous n’étions pas confinés dans des sièges situés dans une zone prescrite, on pouvait se déplacer dans la pièce, parfois nous étions guidés pour laisser la place aux artistes, mais bien souvent nous pouvions nous placer selon notre propre chef. Ça ne s’arrête pas là, puisque nous avions même de véritables interactions avec les artistes, on pouvait également examiner de près les décorations et les accessoires de l’espace théâtral.
Le spectacle alterne entre des scènes destinées à l’ensemble du public, des moments en petits groupes et des rencontres individuelles entre les acteurs et le public, en effet, des spectateurs solos sont spécifiquement dirigés, ou attirés ailleurs, et parfois l’ensemble du public est rassemblé dans la cour centrale pour assister à une scène spécifique. J’ai par exemple pu apercevoir une artiste prendre une personne du public par la main pour la faire entrer par une porte : il n’y a clairement pas deux spectateurs qui vivent la même expérience, et aucun d’entre nous n’avons pu assister à tous les éléments de la pièce. Je trouve ça excellent, parce qu’en somme, si je décide de retourner voir ce spectacle, je ne verrais pas deux fois la même chose.
C’était ma première expérience de théâtre immersif, et j’ai vraiment eu le sentiment que le public était intégré au spectacle de manière très réelle, j’ai adoré et je vous recommande d’aller y faire un tour. Vous ne le regretterez pas!