A Doll’s House, Part II, une suite qui a de la suite dans les idées

Dernièrement, je me suis rendue au Centre Segal, afin d’assister à la première d’une pièce que j’ai particulièrement aimée et je vais vous expliquer pourquoi.

A Doll House, Part II, une œuvre tout à fait originale

Tout débute par le retour de Nora Helmer (Sarah Constible) sur le perron de son ancienne demeure. Mais qui est Nora Helmer? Nora est le personnage emblématique de Doll’s House d’Henrik Ibsen, qui avait claqué la porte de sa cage dorée il y a quinze ans de cela. Dans la suite de ses aventures, elle revient financièrement indépendante et confiante. Mais détrompez-vous cette suite est tout à fait originale dans la façon dont est abordée l’après. En effet, la pièce donne lieu à de nombreux échanges intenses où non seulement Nora explique et défend ses actions, mais demande à Anne Marie (Victoria Barkoff, gardienne de ses enfants), Torvald (Oliver Becker, mari abandonné) et Emmy (Ellie Moon, plus jeune de ses enfants) de l’aider à atteindre l’objectif particulier de sa visite.

A Doll House, Part II, photo by Leslie Schachter

Si comme moi vous n’aviez jamais vu Doll’s House, ne vous inquiétez pas, les débats intervenants entre les quatre membres de la troupe intègrent efficacement les détails des événements qui ont précédé et suivi la finale de la pièce d’Ibsen et surtout qui ont ouvert la voie à la situation ayant ramené Nora au point de départ.

Alors, est-ce que j’ai aimé?

J’ai beaucoup aimé cette pièce pour de nombreuses raisons, tout d’abord, la deuxième partie de Doll’s House est axée sur les questions féminines, sur la complexité de la vie et sur le fait qu’il n’existe pas de choix unique et incontestable pour traverser ce voyage que représente la vie: des sujets qui me parlent et qui doivent probablement parler à la majeure partie du commun des mortels.

2547_Victoria Barkoff_ADHP2_2018 (Photo by Leslie Schachter)

Également, l’idée d’avoir des personnages vêtus de costumes d’époque, mais parlant un langage résolument contemporain est ingénieuse et reflète intelligemment les liens passés et présents qui persistent à travers le temps : mauvaises règles juridiques, besoin de conformité sociale et relations conjugales. En effet, une femme quittant son mariage à l’époque d’Ibsen survivant seule et devenue prospère grâce un certain nombre de romans féministes à succès qu’elle a écrit sous un pseudonyme (commençant par l’histoire de son propre mariage étouffant) qui malgré tout demeure soumise à un système juridique dominé par les hommes résonne encore au XXIe siècle.

Et pour finir, Sarah Constible nous livre une magnifique performance qui ne pouvait nous émerveiller sans l’apport des autres comédiens : Victoria Barkoff dans le rôle d’Anne Marie est génialissime et Oliver Becker apporte une touche poignante à Torvald. Les scènes de dispute mêlant ses arguments et ceux de Nora étaient aussi puissantes que toute confrontation conjugale de ce type et valent absolument le détour.

A Doll’s House, part II – Jusqu’au 9 décembre 2018

Photos : gracieuseté Leslie Schachter

Centre Segal
5170 Côte-Ste-Catherine

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