Connue comme pionnière de la danse moderne et pour avoir été l’une des signataires du Refus global en 1948, l’artiste multidisciplinaire Françoise Sullivan est l’une des créatrices les plus polyvalentes et prolifiques de sa génération. Ayant également agi à titre de membre fondatrice du groupe des Automatistes, entourée de Paul-Émile Borduas, Jean Paul Riopelle et Marcelle Ferron, elle est se distingue par sa fougue, son esprit philosophique et son habileté à exceller dans plusieurs disciplines artistiques au même moment.

Françoise Sullivan célébrera son centième anniversaire cette année. Pour l’occasion de ce marqueur de temps exceptionnel, le Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) présente actuellement une collection des œuvres de cette artiste dont le talent et la constance sont hors du commun.
L’exposition intitulée Je laissais les rythmes affluer incorpore la vision singulière de l’artiste en assemblant plusieurs de ses œuvres les plus récentes récentes qui se caractérisent par le mouvement, la lumière et son espace, éléments préconisés par Sullivan tout au long de son parcours de création. Les expériences multiples et profondes de l’artiste lors de ses incursions dans les domaines de la danse, de la photographie, de la sculpture et des arts visuels sont palpables dans la construction de cette collection d’œuvres picturales. Son exploration de la couleur et de l’abstraction dans le cadre de l’élaboration de ce corpus a été amorcée avec comme point de départ l’œuvre phare Hommage à Paterson (2003), un magnifique diptyque monochrome caractéristique de l’ensemble de son œuvre, qui avait été présenté lors de la rétrospective que le MBAM avait dédiée à l’artiste en 2003.
Dans cette collection, on retrouve des photographies de divers plans de la ville de Montréal réalisées par l’artiste, des œuvres sculpturales et des peintures abstraites. Les intentions de faire de la lumière un objet d’exploration et d’expérimenter avec la couleur sont concrétisées avec beaucoup d’harmonie et de poésie. On sent l’essence de création de l’artiste très ancrée et distinguable. L’utilisation des couleurs vibrantes et leur effet vivant dans la technique rythmée employée rendent l’objet de création très expressif et ludique, ce qui semble être à l’image de l’identité de Françoise Sullivan en tant qu’artiste.
Stéphane Aquin, directeur général du MBAM, prend en charge le commissariat, en collaboration avec Florence-Agathe Dubé-Moreau, commissaire invitée. Ils accueillent ce projet avec grand enthousiasme et sont ravis de contribuer à cette exposition qui rend hommage à une aussi grande artiste. Je laissais les rythmes affluer est présenté au Musée des Beaux-Arts de Montréal jusqu’au 18 février 2024. C’est à voir absolument !