Mise en scène par Catherine Vidal, Au sommet de la montagne sera présentée chez Duceppe dès le 23 février et mettra en scène Didier Lucien et Sharon James dans un récit de Katori Hall sur la dernière nuit de Martin Luther King Jr. Nous avons profité de l’occasion pour poser quelques questions à Sharon James, qui a accepté de prendre part à l’exercice.
1. C’est le mois de l’histoire des Noirs et cette pièce tombe à pic. Comment vous est venue l’envie d’auditionner ?
Auditionner pour cette pièce était une chance rare! Nous n’avons pas beaucoup d’opportunités d’auditionner pour des premiers rôles féminins dans une pièce avec un propos aussi important! De plus, jouer sur un grand plateau montréalais est une chance inouïe. Je ne savais pas que c’était Catherine Vidal la metteure en scène quand j’ai accepté l’audition, mais dès que je l’ai su, c’était un signe que ce projet allait être entre de bonnes mains. J’ai donc travaillé fort pour préparer mon audition. Quelle joie quand j’ai su que je l’avais décroché!
2. Qu’aimez-vous le plus dans cette mise en scène?
La version anglophone de la pièce, Au sommet de la montagne, a été montée plusieurs fois sur des scènes anglophones à travers le Canada et les États-Unis. Habituellement c’est monté de façon très réaliste et se colle sur les références culturelles et historiques. Ce que j’aime avec le travail de Catherine Vidal, c’est qu’il est toujours audacieux. Elle respecte le ton plus réaliste de la pièce tout en y ajoutant sa signature plus éclatée. Ça nous a permis de pousser plus loin les thématiques de la pièce et de l’inscrire dans un autre point de vue de la situation de MLK à cette époque précise de sa vie. J’ajouterai que la traduction nous a également forcés à faire des choix au niveau du langage et des références culturelles. Difficile de traduire le jargon et l’accent du sud des états unis fin années 60. La mise en scène a donc beaucoup aidé à pallier à ces éléments qui sont forcément perdus dans la traduction.

3. Comment gérez-vous le stress avant la première?
Beaucoup de repos et une alimentation saine. J’ai fait appel à mes amies proches, mon amoureux et ma famille pour qu’ils m’accompagnent dans cette aventure. Je crois qu’il est important de connaître ses besoins dans des moments importants comme des premières de pièce ou des transitions de vie. Pour ma part, j’ai besoin du support moral de mes proches. Ça m’aide à remettre en perspective le pourquoi je fais ce métier, et pour qui. Le lâcher-prise sur ce qui est hors de mon contrôle aide également.
4. Si vous aviez un conseil à donner à un jeune montréalais qui souhaite devenir comédien, quel serait-il?
D’abord et avant tout faire un pacte avec soi-même. C’est un métier difficile avec souvent des obstacles qui peuvent nous laisser croire que ce métier n’est peut-être pas fait pour nous. Cependant, cette promesse faite à soi-même de ne jamais baisser les bras peut servir de moteur pour avancer. Il faut savoir ce que nous avons à offrir et ce que nous avons envie de partager. Mon conseil serait de bien polir son bijou personnel. De travailler dans une constance et de se souvenir du plaisir que ça nous procure. Et ne vous gêner pas de trouver ses alliés. Ce métier ne se fait pas dans la solitude. C’est un travail d’équipe et même de communauté!
5. En dehors d’ Au sommet de la montagne, si vous aviez une pièce en ville à recommander en ce moment ce serait laquelle?
Malgré ces temps difficiles pour la culture due à la COVID, je suis fière de mes collègues qui ont continué à rêver à leurs projets. Il y a tant de belles choses qui se préparent dans plusieurs théâtres, notamment Limbo au Théâtre des Écuries, Le Nœud à la Licorne et juste après nous sur la scène de Duceppe la pièce Pétrole. Le théâtre est toujours en vie et les artisans sont excités de vous présenter leur travail !!
Au sommet de la montagne
À l’affiche au théâtre Jean-Duceppe, du 23 février au 13 mars.